Ca fait bizarre de passer à deux chiffres. J'ai l'impression d'avoir loupé des chapitres. Plus de 10 mois aux Etats-Unis, dont 4 mois et demi dans ma deuxième famille. A cette période-là, les problèmes commençaient à devenir sérieux dans mon ancienne famille. 4 mois, je franchis un cap !
CULTURE AMERICAINE :
- la nourriture
- • Mon estomac ne comprend pas le lunch en Alabama, qui peut être à 12h comme à 16h, sous forme de vrai repas, ou de quelques huîtres frites qui s’avalent comme des bonbons.
- • Nous n’avons pas la même conception du plaisir culinaire. Dans ma famille américaine, on fait des gâteaux uniquement pour le plaisir de faire. Après, on les met aux oubliettes. Quel dommage et quel gaspillage.
- les magasins/restaurants
- • Les soldes d’après Noël ont commencé ; pas de date officielle comme en France. Il semblerait que chacun se gère comme il veut (on trouve même des soldes avant Noël).
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- • Dans tous les restaurants (exceptés fast food), on donne des crayons aux enfants et une feuille ou nappe en papier à colorier. Pas bête, pour les faire patienter.
- la télévision
- • J'ai vu Ricky Martin et les Backstreet Boys à la tv. Eh bien, en plus de dix ans, ils n'ont pas pris une ride ! Ils font toujours dans le même registre, Ricky Martin danse en plus et les Backstreet Boys ne se sont pas renouvelés en chansons. C’est peut-être là le secret de la jeunesse éternelle.
- Noël
- • Le sapin de Noël est immense, dans les maisons que j’ai pu voir.
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- • Les familles se font photographier (ou uniquement leurs enfants), généralement aux couleurs de Noël, et les font imprimer en carte de vœux. Ma famille en a fait une avec Jack et Brooks au recto, avec un Happy Holidays et blabla au verso et en petit dessous, on y est tous les cinq
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- • Le Père Noël, dans certaines familles, n’enveloppe pas les cadeaux. Il y a donc au sapin les cadeaux du Père Noël, que tout le monde voit, et les cadeaux empaquetés que l’on se fait entre nous.
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- • Dans la famille d’Holly, un elfe vient toutes les nuits en décembre cacher un petit cadeau dans la maison ; il parait qu’il voit les enfants et qu’il fait un compte-rendu au Père Noël. Y a intérêt à être sage.
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- • On ne mange pas de bonnes choses comme chez nous, pour le réveillon. Pour les pratiquants, on fait un gâteau d’anniversaire pour le petit Jésus ; on souffle les bougies pour lui, comme il n’est pas là !
AVEC LA FAMILLE :
Il y a eu des journées difficiles. John me fait part de toutes les fluctuations financières de son business, sans prendre de pincettes. Cela se traduit par une intensité sonore plus élevée, des intonations sèches, des phrases vexantes comme « tu n’as pas idée de l’énormité du problème », « tu ne peux pas comprendre », « tu n’as pas de soucis, toi », et j’ai même eu droit à un claquement de porte l’autre jour. Après, mon petit Jack m’avait demandé pourquoi son papa était méchant Il nous donne l’impression que l’on y est pour quelque chose et que l’on en paiera les conséquences avec lui.
Les confidences de John ou son manque de tact, n’ont pas aidé. Je sais maintenant qu’ils sont allés à Paris pour 100 dollars chacun, alors que moi j’ai cassé ma tirelire pour débourser 880 dollars. Je sais aussi qu’il facture à ses clients pour 1 heure de travail, ce que je gagne en une semaine (45 heures).
Je crois aussi que j’ai mal vécu le fait qu’ils aillent à Paris, pour prendre du bon temps dans ma capitale pendant que je doublais mes heures de travail ici à Charleston (payées trois semaines plus tard parce que je les ai réclamées).
L’hygiène de la famille me dépasse. Je ne sais pas d’où ils sortent ça car leurs parents des deux côtés ont des maisons nickel. Ils en ont conscience (ça me rassure) car John m’a confié que ça faisait bizarre de revenir dans cette maison sale et désordonnée, après le séjour chez Yum-Yum en Alabama.
Les bons côtés : je les aime, en dépit de tout ça. Je m’entends bien avec tout le monde, et les enfants sont toujours adorables. Dans la voiture en Alabama, à la vue d’un hélicoptère dans le ciel, John a dit que c’était GoAupair qui venait me chercher, pour me sauver de leur crazy family. Jack est intervenu car il ne voulait pas que l’on me kidnappe, il a dit qu’il serait triste s’ils rentraient sur Charleston sans moi.
L'ANGLAIS :
RAS
SORTIES :
- Christmas Party 1 chez le voisin.
- Christmas Party 2 à la maison.
- Voyage en Alabama avec la famille. Vacances imposées, sans être une coupure puisque j’étais toujours collée à la famille, même la nuit. Jai rencontré la sœur et les parents d’Holly.
MES EXPLOITS :
- Etre allée prendre de l'essence (à Cranberry, il y avait toujours un monsieur qui le faisait pour moi). Evidemment, je me suis tapé la honte, d'une parce que je n'arrivais pas à ouvrir la jauge (en plus du bouton à pousser, je tournais dans le mauvais sens), de deux il y avait une manette à lever à côté de la pompe, pour l'activer. John m'a dit que dans tous les Etats-Unis, il était impossible de trouver une personne de 26 ans qui ne sache pas prendre de l'essence (à part moi, sous-entendu). Il m'a dit aussi de le raconter à mon frère, pour qu'il se moque de moi ; c'est pas très gentil
- Avoir commandé mes billets d'avion pour la France. Petit rappel : j'arrive le 16 janvier à Bordeaux !!!
- Avoir su m'amuser à la Christmas Party 2 ; ça aide, quand on a sa jumelle au pair avec soi !
MON MORAL :
Certains moments, j'en ai marre de cette maison sans chaise et sans table, où l’hygiène laisse à désirer. Après la Christmas Party, il n’y avait même plus le petit tabouret en bois qui fait guise de micro table dans le salon. Il a mis quelques jours à réapparaître. Et comme je ne sais toujours pas manger l'assiette sur mes genoux, même après 4 mois de pratique, j'en mettais partout
Ma vraie famille me manque énormément.
EN VUE POUR LE MOIS PROCHAIN :
- Faire ma valise. Ne rien oublier.
- Profiter de mes vacances en France, me ressourcer au sein de ma famille, et dévorer de câlins mon Léo.